Finalement, le « takachouf », ce mot ressassé depuis la chute du prix de l’or noir, ne semble ciblé que les braves gens, appelés à serrer davantage les ceintures, en évitant le gaspillage. Malheureusement, certains de ces bons citoyens vivent depuis des lustres en austérité, vu qu’ils ne se sont jamais permis de dilapider quoi que ce soit, d’autres se sont toujours contenter du peu qu’ils avaient à se mettre sous la dent pour survivre. Aujourd’hui, exiger encore du « takachouf » à ces humbles gens, habitués à lui, par naissance, n’est qu’une aberration de trop, car ces derniers n’ont jamais su être « autres » qu’austères, et ils le sont toujours, faute de mieux et d’autre alternative en vue ! Par contre, certains autres ignorent encore et toujours ce mot « takachouf », qu’ils tiennent à interdire de prononciation et séjour au sein de leurs sphères. A ce jour, ce nom demeure banni de leurs lieux où seul un autre mot, si doux à dire, reste le maître des lieux et des circonstances, il s’appelle « takalouch », un mode de vie à vie … ! Ces messieurs là ne tiennent point à se chagriner pour la valse du prix du pétrole, c’est la fête à plein temps où il semble que tous les jours de la semaine ressemblent au dimanche d’ailleurs. Dépensiers par nature, ces gens là ne se privent de rien, organisent encore des fêtes et laissent sur les tables de leurs repas, des restes pour nourrir des dizaines de familles affamées, font pousser comme des champignons des villas où ils n’habitent pas et dépensent toujours sans trop compter, malgré le « takachouf » ! En fin de compte, n’est-t-il pas encore temps d’inverser les pôles, et faire subir juste pour un temps, le « takachouf » pour ces messieurs-là, et faire goûter pour un laps de temps si court, le « takalouch » aux gueux qui n’osent point le rêver !