Finalement, certains douars de la wilaya à l’instar de Beni Yefran paraissent avoir opté pour l'un des plus durs crédos de l'existence, celui de survivre ou de disparaître à jamais de la carte de géographie. Beaucoup de leurs habitants les ont carrément quitté et ont fui vers d'autres douars plus cléments, leurs derniers survivants se battent quotidiennement contre la mal vie qui règne en maîtresse du lieu car la satisfaction du moindre besoin a fini par nécessiter tant d'efforts et de dépenses, et vivre est devenu impossible en ce lieu de la mort qui a choisi de se distiller si lentement avec tant de privations …! Ces hameaux de la désolation, mis à la marge depuis l’indépendance tendent à s'engouffrer au fond d'une misère sociale qui s'accentue d’une année à l’autre , ils paraissent à ce jour n'avoir bénéficié d'aucun plan de développement socio-économique ; les conditions d'existence sont plus que défavorables, et tout semble manquer en ces déserts où la vie a décidé de faire une halte ; la survie a pris sa relève et semble être l'unique choix proposé aux derniers « résistants » qui combattent quotidiennement pour s'assurer un semblant de vie trop dure à endurer…! Les malheureux citoyens, qui les occupent encore, faute de mieux, trouvent assez de mal à joindre les deux bouts d'un sort qui s'acharne à les malmener d'un manque à l'autre, le moindre besoin est devenu une des taches les plus ardues à réaliser. A titre d'information, l'approvisionnement régulier en produits alimentaires revient trop cher pour ces pauvres gens, il nécessite un long déplacement de bonne heure vers les proches localités, mais surtout le déboursement d'une facture supplémentaire et salée, allant de 200 à 300 dinars après chaque ravitaillement effectué. Quant aux bouteilles de gaz si utiles à tant de besoins domestiques, elles demeurent excessivement coûteuses, de par les frais de transport qui s'élèvent également à deux centaines de dinars. Ces défavorisés de tant de douars isolés, sont contraints souvent à la marche quotidienne de longs trajets pour se rendre au travail au sein de divers chantiers de construction de bâtiments, où ils exercent en qualité d’ouvriers. Les cultures vivrières qu’ils pratiquaient, ont fini par ne plus rapporter et ont tendance à disparaître, de par les prix excessifs des semences, la sécheresse qui sévit et surtout le manque d'eau pour l'irrigation de ces cultures. Aujourd’hui, ces douars tendent à dépeupler d'année en année, les gens se sont lassées d’attendre le train du développement qui ne semble point décider, à se frayer un chemin au sein de ces douars qui attendent encore le transport public qui fait toujours défaut, la route qui s'arrête souvent au bas des douars et n’ose plus les rallier ,l'éclairage public dont les rares lampes ont été grillées depuis des lustres et malheureusement omises d'être changées, la rareté de l'eau qui ne vient qu'une fois par semaine et souvent oublie de revenir durant des mois , les tonnes d'ordures qui occupent les douars depuis qu’ils existent et tant de bonnes choses qui manquent cruellement et ont fini par pousser une dizaine de familles à s'exiler vers d'autres communes au lieu de rester mourir à petit feu au sein de ce douar qui semble être condamné à un oubli définitif…. !